Dans la nuit du 16 au 17 novembre 2024, 5 jeunes hommes – âgés de 16 à 21 ans – ont perdu la vie
dans un accident de la route survenu près de Gaillac, dans le Tarn. Leur voiture s’est encastrée dans
un des nombreux platanes qui bordent la départementale 988. Le drame a fait les gros titres de la
presse régionale et nationale ; de nombreux autres, aux causes similaires, sont restés dans l’ombre.
« 40 millions d’automobilistes » a été contactée par la famille de Pablo, originaire de Marseille, qui a
perdu la vie dans ce drame. Consciente que les conséquences de l’accident auraient pu être beaucoup
moins lourdes si des glissières de sécurité avaient été installées pour protéger les usagers de ces
obstacles latéraux, elle a demandé à l’association de la soutenir dans son combat, « pour que de telles
tragédies ne se reproduisent plus ».
C’est pourquoi, ce vendredi 28 février 2025, « 40 millions d’automobilistes » lance la
pétition en ligne Pour une route qui pardonne, pour sensibiliser les Pouvoirs publics à la
nécessité de protéger par la pose de glissières de sécurité les obstacles fixes présents sur
le bord des routes, et en particulier les alignements d’arbres qui bordent de nombreuses
routes secondaires françaises.
Pour signer la pétition en ligne Pour une route qui pardonne, cliquez ici.
L’accidentalité due aux obstacles latéraux
En 2016, dans une vidéo publiée sur YouTube, « 40 millions d’automobilistes » alertait déjà les
Pouvoirs publics sur cette lacune de l’infrastructure routière aux conséquences trop souvent mortelles.
Force est de constater que 8 ans plus tard, la situation n’a pas beaucoup évolué : en 2023, 287
personnes ont été tuées sur les routes françaises après avoir heurté un arbre sur l’accotement.
« Un obstacle latéral désigne tout objet en bord de route susceptible d'aggraver, en cas de heurt, les
conséquences d'une sortie de route d'un véhicule. Près de la moitié des accidents mortels contre
obstacles fixes sont à moins de 2 m du bord de chaussée », constate la Sécurité routière dans son
Bilan annuel 2023.
Si l’institution gouvernementale se penche sur le cas des obstacles latéraux, c’est bien qu’ils
représentent une cause majeure d’accident mortel de la route.
« Les arbres constituent le principal type d’obstacle heurté dans un accident mortel de la route et en
2023, 39 % des personnes tuées hors agglomération l’ont été dans un accident où le véhicule a heurté
un arbre. Cela représente 287 personnes », déplore Philippe Nozière, président de « 40 millions
d’automobilistes ».
Une route qui pardonne, pas une route qui condamne
Pour autant, peu de ces routes bordées de platanes – héritées des campagnes napoléoniennes –
bénéficient actuellement d’équipements routiers qui permettraient de sécuriser les déplacements des
usagers.
« Ces alignements sont connus pour être très fortement accidentogènes, mais ils font partie de notre
patrimoine historique. Il est donc hors de question de les abattre. D’autres solutions existent pour
créer une route qui pardonne, plutôt qu’une route qui condamne. Sur la route, une erreur peut
toujours arriver ; c’est pourquoi l’infrastructure doit être pensée pour la corriger ou, tout au moins,
en amoindrir les conséquences », estime Pierre Chasseray, délégué général de l’association.
Les glissières métalliques de sécurité sont des dispositifs de retenue qui permettent d’atténuer le choc
en se déformant lors de la collision et de remettre le véhicule sur la voie. Par sa pétition en ligne Pour
une route qui pardonne, l’association « 40 millions d’automobilistes » appelle les Pouvoirs publics à
équiper les routes qui présentent un obstacle latéral d’un dispositif adapté, chaque fois que cela est
possible.
« On sait que ces dispositifs sont efficaces, car pour comparaison, en 2023 sur autoroute – où les
glissières de sécurité sont légion – « seules » 6 personnes ont été tuées dans une collision avec un
arbre situé sur le bas-côté. Il est donc plus que temps que l’État prenne exemple sur les bonnes
pratiques des autoroutes en matière de sécurité routière », conclut Pierre Chasseray.
Pour signer la pétition en ligne Pour une route qui pardonne, cliquez ici.