E. Macron veut « faire faire » un geste aux grandes entreprises sur le prix des carburants ; à quand un geste du gouvernement ? demandent l’association « 40 millions d’automobilistes » et Mon Automobile Club
En visite ce mardi 21 février 2023 au marché de Rungis, le Président de la République, interpellé par un jeune salarié sur l’augmentation du coût de la vie et la perte de pouvoir d’achat, a affirmé vouloir « faire faire un geste » aux grandes entreprises pétrolières.
Si toute baisse des prix à la pompe serait une bonne nouvelle pour les automobilistes, l’association « 40 millions d’automobilistes » rappelle que la seule mesure qui pourrait faire infléchir nettement et durablement les tarifs des carburants routiers pour les consommateurs serait une réforme de la fiscalité.
« Je souhaite qu’il puisse y avoir à nouveau des gestes qui soient faits […]. Je sais l’esprit de responsabilité de nos grands producteurs et revendeurs et je pense que c’est important dans une période où l’on a besoin d’accompagner nos compatriotes et en particulier ceux qui travaillent », a déclaré Emmanuel Macron ce mardi matin lors d’un point presse à Rungis. Le Président de la République répondait ainsi aux difficultés rencontrées depuis maintenant plusieurs mois par les automobilistes français pour payer leur plein de carburant et préserver leur mobilité, alors que les prix de l’essence et du gazole atteignent à nouveau des records après la fin des ristournes octroyées par l’État et par TotalEnergies depuis l’été 2022.
Alors que le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné avait déjà, au début du mois de février, évoqué la possibilité d’accorder de nouvelles ristournes dans ses stations-services, Pierre Chasseray, délégué général de l’association « 40 millions d’automobilistes », saluait la volonté de l’industriel : « tout geste en faveur du pouvoir d’achat des automobilistes est une bonne nouvelle. Mais cet appel du Président de la République est au fond assez hypocrite, puisqu’il sait pertinemment que ce qui pèse le plus lourd dans le prix du litre de carburant, ce n'est pas la marge du pétrolier, mais la fiscalité appliquée par l’État ! », rappelle le DG.
« Emmanuel Macron prétend vouloir aider "les Français qui travaillent" ; nous disons que l’État devrait s’appliquer à lui-même ce qu’il attend des autres… S’il y avait une véritable volonté politique au sommet de l’État, des mesures auraient été prises depuis longtemps et les consommateurs n’en seraient pas cet hiver à devoir choisir entre se déplacer et se chauffer », estime Rémy Rodriguez, président de Mon Automobile Club.
L’association milite en effet depuis des années pour une vaste réforme de la fiscalité sur les carburants routiers, via une baisse de la TVA à 5,5 % au titre des « produits de première nécessité ».